« Please, Would you marry me? » [ Adenora ^^ ]

« Let’s make Love … »

Nathaniel était affalé de tout son long sur le canapé disposé dans ce que les propriétaires appelaient « la salle de séjour du bungalow » : la blague. Le salon était ridiculement petit comme toute l’habitation d’ailleurs, mais il s’avérait que dehors il faisait une chaleur plus-étouffante-tu-meurs et que les bungalows étaient les seuls endroits où la fraîcheur était un peu conservée, ce qui permettait à Nate de ne pas tomber dans un état léthargique genre semi-comateux, ce qui aurait été embêtant étant donné qu’il avait rendez-vous avec Mateo qui tenait à tout prix à faire la tournée des bars avec ses « nouveaux copains » rencontrés quelques jours auparavant et avec lesquels il s’était tout de suite bien entendus : « tu verras il sont géniaux ces mecs ! » . Mouai, l’héritier Fitzgerald n’en était pas aussi sûr, Mateo était le genre de gars à accorder une confiance aveugle en n’importe quoi et surtout en n’importe qui, de même qu’il avait le sale défaut d’être influençable et on pouvait bien lui dire que s’il se jetait du 20eme étage il ne lui arriverait rien, qu’il serait encore capable de le croire. De plus Nathaniel n’accordait pas aussi facilement sa confiance et encore moins sa sympathie. Il préférait de loin rester seul que mal accompagné. Evidemment. C’est pourquoi, aux alentours de minuit, alors qu’il aurait déjà dut se trouver avec Mateo et les autres, Nathaniel était encore dans son bungalow, seul et ayant pour unique habit un boxer. Tirant la dernière taffe de sa cigarette, le jeune homme l’écrasa dans le cendrier posé sur la table à ses côtés et balança son paquet vide à travers la pièce dans le but de viser et d’atteindre la poubelle. Raté. Au milieu de la pièce impeccablement rangée, seul le paquet traînant désormais par terre faisait tâche. Oui, Nathaniel détestait le désordre et avait ordonné impérativement aux femmes de ménages que son bungalow devait tout simplement être impeccable si elles ne voulaient pas se voir se faire renvoyer, se retrouver au chômage et trimer jusqu’à la fin de leurs vies pour trouver à bouffer. Radicale, mais efficace : la propreté des lieux en était la preuve. Mais ce n’est pas pour autant que le jeune Anglais allait avoir pitié d’elles ou une connerie dans le genre. Rassemblant toutes ses forces, notre jeune homme se leva péniblement en baillant et donna un coup de pied à son paquet de clopes balancé quelques secondes auparavant. Après s’être rasé impeccablement et avoir prit une douche, notre homme revêtit un de ses costumes hors de prix, parfaitement taillé, qui lui donnait un air so Class’ and Sex, au moins, même s’il ne retrouverait pas Mateo ou quiconque d’autres, il était sûre que n’importe quelles filles qu’il croiserait, tomberaient dans ses bras sans concession –comme s’il avait besoin d’un costume pour que les filles se retrouvent dans son lit- évidemment, la seule dont il rêvait et qui hantait toutes ses nuits, la seule dont il était éperdument amoureux, semblait préférer coucher avec cet enfoiré de Cameron, embrasser Vicenzo cet italien genre dragueur-beau parleur-ennuyeux-à-mourir ou bien s’amuser avec Calvin son ami d’enfance. Triste ironie du sort n’est-ce pas ? Ironie du sort, certes, mais dont Nathaniel était bien décidé à ne pas s’en soucier, du moins, pour ce soir.

Le jeune Anglais sortit de son bungalow : dehors tout était silencieux, du moins, dans le complexe hôtelier que tous les autres semblaient déjà avoir désertés au profit des clubs, bars et autres discothèques pour faire la fête jusqu’au bout de la nuit, et au loin on pouvait entendre des éclats de voix, des rires hystériques, des bribes de musiques diffusées à plein volume. Nathaniel fit quelques pas et tâtonna la poche de la veste de son costume à la recherche de son paquet de cigarettes. Merde. Evidemment, il l’avait fini juste avant et maintenant il ne lui restait même plus une clope. Le jeune homme hésita quelques secondes : retourner au bungalow ou en gratter une au premier con venu trop bourré pour pouvoir refuser ? Nate souria légèrement, la deuxième proposition lui parût la meilleure, même si demander quelque chose à un mec qu’il ne connaissait pas lui demandait un effort genre quasi-surhumain. Plongé dans ses réflexions intenses, il fallut quelques minutes à notre homme pour s’apercevoir que quelqu’un marchait devant lui. Une démarche lente et assurée, une silhouette féminine et sensuelle qu’il reconnût immédiatement. Le sourire de Nathaniel s’élargit et éclairât son visage.
Nate, arrivant derrière elle, s'avança de la jeune femme et passa lentement son bras autour de sa taille en posant son autre main sur ses hanches. Approchant sa bouche de son visage il lui murmura aux creux de l’oreille :

« Bonsoir Adenora… »

La jeune femme se retourna pour faire face à son interlocuteur et le jeune Anglais lui adressa un sourire carrément craquant tout en la gardant contre lui. Ses lèvres frôlèrent dangereusement sa bouche mais vinrent finalement se poser sur la joue de celle-ci. Il la regarda un instant et finit par ajouter : « Tu es tout simplement superbe. Une fille comme toi ne mérites pas de rester seule. Et si je te proposais la compagnie d’un homme séduisant qui semble tombé sous ton charme, accepterais-tu ? »
Parler aux femmes, oh que oui que Nathaniel était doué pour cela, il agissait toujours avec élégance et délicatesse tout en mélangeant son franc-parler et les filles adoraient les compliments tout autant que son charisme incroyable et il le savait. Mais, pensait-il ce qu’il disait ? Rien n’en était moins sûr…

C’était une belle journée, comme tous les jours depuis l’arrivée d’Adenora à Bora Bora, il faisait continuellement beau, tout le monde était continuellement heureux, jamais une goutte de pluie, jamais une personne fâchée, toujours des touristes pour s’extasier sur n’importe quel grain de sable. Toute cette bonne humeur, cette chaleur ambiante faisait perdre la tête à Adenora. Elle commençait à en avoir ras-le-bol des rencontres dans les bars et les séances de bronzage intensives. Le temps n’avait plus aucun sens pour elle, la norvégienne venait de se réveiller sur une plage quelconque, les cheveux aussi humides que sa robe, elle était aux côtés d’un de ses amis norvégiens à qui elle emprunta son zippo avant de chercher à se rendre chez elle. Le seul soucis c’est qu’elle ne savait pas si le soleil se levait ou se couchait, elle était tellement à l’ouest et évidement elle ne savait non plus comment se rendre à son bungalow.

« Sing me rainbow, steal me a dream […] »

Son I-pod crachait sa musique à plein volume, évidement elle détestait les baladeurs, mais c’était la seule façon pour pouvoir écouter de la bonne musique sur cette île. Elle rêvait d’une chambre vide et d’un canapé en son centre, et un magnifique tourne disques. Dansant entre les bungalows à la recherche du sien, Adenora ne faisait plus attention à rien, elle n’entendait même pas les bruits ambiants des jeunes faisant la fête. Pour une fois elle n’avait aucune sortie de programmée, c’était terriblement ennuyant ces soirées entre confréries, ces confréries qui se faisaient la guerre uniquement parce qu’ils venaient de pays différents, ces jeunes qui draguent juste pour baiser une nuit et passer à autre chose dans l’heure qui suit.

« Small times Napoleons Shattered his knees […] »

Bien que la chanson n’est pas grand-chose de gai, Adenora dansait entre les bungalow, la tête en l’air, au rythme du splac-splac de ses tongues aujourd’hui bleues. Par chance il n’y avait que peu de monde dans les alentours, personne ou presque ne pouvait la voir danser comme une folle les yeux fermés avec des tongues atroces. Ses cheveux virevoltés au peu de vent qui traînait entre les bungalows, laissant une odeur de sel marin autour d’elle. Sa robe virevoltait si bien qu’elle aurait pu incarner une danseuse de porcelaine d’une boîte à musique. Seule dans les environs elle se sentait terriblement bien, bien et seule. Malgré sa musique elle entendit des pas se rapprocher d’elle. Enfin quelqu’un qui pourrait lui ternir conversation, à moins que ce ne soit encore qu’un jeune écervelé fin prêt à se fendre la gueule dans un quelconque bar avec de l’alcool de mauvaise qualité.

« Bonsoir Adenora … »

Adenora sentit des frissons l’envahir, cette voix, elle l’aurait reconnue facilement partie tant d’autre, elle était tellement belle, exceptionnelle, autant que le jeune homme qui en était le propriétaire. Adenora se mit à sourire, enfin quelqu’un de sa connaissance. La norvégienne regardait fixement son interlocuteur dans les yeux, même lorsque leurs lèvres se frôlèrent dangereusement avant de terminé en une simple bise. Adenora savait bien que le beau Nathaniel était éperdument amoureux, mais il était tellement beau que bien sûr elle avait du mal à se contrôler et ne pas paraître aussi stupide que toutes ses conquêtes.

« Tu es tout simplement superbe. Une fille comme toi ne mérites pas de rester seule. Et si je te proposais la compagnie d’un homme séduisant qui semble tombé sous ton charme, accepterais-tu? »

La jeune Adenora sourit de toute ses dents, rangeant son baladeur, elle tourna le dos au beau parleur qui lui faisait face. Evidement qu’elle ne pourrait pas refuser sa compagnie, mais elle n’allait tout de même pas l’accepter aussi facilement.

« Je ne peux accepter, je dois rentrer rejoindre mon colocataire, et lui rendre son zippo, et tu vois il sera pas super content si tu débarques, et puis je suis certaine que tu t’amuserais beaucoup plus dans un bar entouré de filles faciles. Et puis il faut ensuite que je prenne mon bain, tu vois bien que tu ne peux pas rester avec moi. M’enfin on s’appelle et on prendra rendez-vous pour une prochaine fois. »

» Let it Rain... [pv Adenora & Calvin]